Recevoir l’indulgence jubilaire

Vivre le « Jubilé Sainte Anne 1625-2025 »

Le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray a été bâti sur les lieux mêmes où le ciel a voulu se manifester sur la terre bretonne. Les générations d’autrefois, en un temps de foi vive, avaient édifié à ce même endroit un lieu de culte au Seigneur placé sous le patronage de sainte Anne. Au début du XVIIe siècle, cette chapelle était détruite depuis longtemps, un certain retour au paganisme menaçait la foi dans une partie de la Bretagne et l’Église se trouvait divisée par l’implantation d’un nouveau courant religieux.

Comme pour revenir à la foi des aïeuls, c’est la grand-mère de Jésus, autrefois priée ici, qui a été envoyée par Dieu vers Yvon Nicolazic : sainte Anne, portant à la main la lumière du Christ Sauveur, lui est apparue à plusieurs reprises, le guidant dans l’obscurité pour ranimer sa foi, afin que le sanctuaire soit reconstruit et que l’Église en Bretagne soit relevée. Dieu peut recréer ce qui semble définitivement anéanti « car rien n’est impossible à Dieu ! » (Luc 1, 37).

Une grâce particulière du jubilé : l’indulgence

Comme dans l’Ancien Testament, un jubilé est l’occasion de recevoir pleinement la miséricorde de Dieu par la rémission de ses péchés, mais aussi par la libération de toutes les conséquences spirituelles de ces péchés qui ont été pardonnés, une libération appelée « indulgence ».

En effet, notre situation de pécheurs est comparable à celle d’un prisonnier dans un cachot obscur. Lorsque par bonheur vient le jour de la libération, quand s’ouvre la porte de la cellule, il peut aussitôt venir à la lumière du soleil qui est le signe de la liberté. Mais l’obscurité si intense du cachot l’empêche d’en sortir immédiatement tant ses yeux ne supportent plus la clarté : il lui faut une lente réadaptation après l’ouverture de la porte, avant de goûter à la liberté… sauf si, pendant le temps de sa captivité, le prisonnier s’est tenu prêt, devant la sortie, habituant son regard à la lumière en fixant l’extérieur par un orifice de la porte !

De même, notre péché nous mérite la privation complète de la lumière infinie de Dieu — ce qu’on appelle la peine éternelle du péché — mais le salut que Jésus nous a acquis à la croix nous en libère si nous met tons en lui notre confiance. Néanmoins, chacun des péchés que nous commettons laisse en nous des traces, « un attachement malsain aux créatures » (pour reprendre l’expression du Catéchisme de l’Église Catho lique § 1472) et a des conséquences spirituelles qui nous freinent dans notre marche vers le Créateur. Ainsi, par exemple, celui qui organise un cambriolage, même s’il s’en repent ensuite, risque de conserver une
forme d’attraction mauvaise pour les richesses et un rapport biaisé au prochain, qu’il a été prêt à léser. Une purification — qui peut être coûteuse ou pénible, c’est ce qu’on appelle la peine « temporelle » du péché (par opposition à « éternelle ») — reste indispensable : ou bien ici-bas, en supportant patiemment les épreuves, avec la grâce de Dieu, et en nous efforçant de nous sanctifier ; ou bien après la mort, au seuil de la vie éternelle, seuil appelé Purgatoire.

Or il est possible, spécialement au cours d’un jubilé, d’être libéré de cette peine temporelle due au péché. Les actes bons et méritoires du Seigneur Jésus, mais aussi de sa Mère la Vierge Marie et de tous les saints, constituent comme un trésor infini de charité et de sainteté au ciel. L’Église a reçu du Christ le pouvoir d’y puiser pour libérer ceux qui sont encore entravés par l’attachement malsain aux créatures dont on vient de parler : « Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Matthieu 18, 18). Cette libération (si elle est totale, on parle d’indulgence « plénière ») bénéficie à la personne qui veut l’obtenir ou bien à un défunt, une âme du Purgatoire.